L’essor du tourisme saisonnier a contribué à la démocratisation de la location de courte durée sur des plateformes comme Airbnb. Mais l’installation de dispositifs de sécurité dans une location saisonnière soulève certaines questions juridiques. Respect de la vie privée, réglementation sur la vidéosurveillance, sanctions en cas d’abus : cet article vous aide à comprendre vos droits et obligations en tant que propriétaire bailleur. Il vous présente également des solutions conformes à la législation en vigueur pour sécuriser votre logement tout en diminuant les risques de litiges.
Surveillance des locations saisonnières : pourquoi est-ce réglementé ?
Importance du respect de la vie privée des locataires
Dans le cadre d'une location saisonnière, la vie privée des locataires est protégée par la loi, notamment par l’article 9 du Code civil. Installer un dispositif de surveillance dans une chambre, une salle de bains ou tout autre espace privé constitue une atteinte à ce droit fondamental.
Ce type d’intrusion peut nuire à la relation entre le propriétaire et ses hôtes, mais aussi à la réputation du logement sur les plateformes de location de logements saisonniers. Il est donc essentiel d’informer clairement les locataires de la présence de tout équipement de surveillance, et d’obtenir leur consentement préalable.
Risques juridiques liés à une surveillance non conforme
Le non-respect des règles en matière de surveillance expose les loueurs à des sanctions sévères. L’article 226-1 du Code pénal prévoit des peines allant jusqu'à 45 000 euros d'amende et un an d'emprisonnement en cas d’enregistrement d’images ou de sons à l’insu des occupants. Les peines peuvent même être alourdies à deux ans de prison et 60 000 euros d'amende si les images volées présentent un caractère sexuel.
Outre les poursuites civiles ou pénales, les conséquences peuvent inclure la suspension de l’activité locative, voire une interdiction d’exploiter le logement, notamment dans les villes comme Paris ou Lyon où la réglementation est particulièrement encadrée.
Exemples de litiges fréquents
Ces dernières années, les cas de caméras dissimulées dans des locations saisonnières se sont multipliés, notamment sur des plateformes comme Airbnb. Selon France Télévisions, plusieurs affaires ont mis en lumière l’installation de dispositifs de surveillance non déclarés dans des pièces privées.
Des locataires, souvent des femmes, ont porté plainte après avoir découvert des caméras cachées dans des meubles ou des objets du quotidien, orientées vers des douches ou des chambres. Ces situations entraînent généralement des poursuites judiciaires pour atteinte à la vie privée.
Ce que dit précisément la loi sur la surveillance des locations saisonnières
Caméras et dispositifs autorisés à l’extérieur
Les caméras extérieures sont autorisées à condition d’être visibles et signalées clairement dans la description de l’annonce de location. Elles ne doivent en aucun cas filmer des zones privées telles que les fenêtres, chambres ou salles de bains. Leur champ de vision peut inclure les espaces communs comme les parkings, les halls d’entrée ou les jardins, mais pas les lieux de détente privés comme les piscines ou jacuzzis. Toute captation non conforme constitue une atteinte à la vie privée du locataire.
Interdictions strictes concernant l’intérieur du logement
La loi interdit toute surveillance dans les espaces privatifs d’un logement meublé, notamment les chambres et les salles de bains. Ces zones sont protégées par l’article 9 du Code civil et l’article 226-1 du Code pénal. Depuis 2024, une nouvelle réglementation Airbnb interdit formellement l’usage de caméras à l’intérieur des locations, y compris dans les parties communes comme les salons ou couloirs.
En cas d’infraction, le propriétaire s’expose à des sanctions pénales, à des poursuites judiciaires, et à la suppression de son annonce sur les plateformes.

Obligations spécifiques aux copropriétés
Dans une copropriété, l’installation d’un dispositif de vidéosurveillance dans les parties communes nécessite un vote en assemblée générale. La majorité des copropriétaires présents ou représentés doit approuver la mesure, puis une déclaration de la décision doit être communiquée.
Les caméras ne peuvent filmer que les zones collectives (hall d’entrée, parking) et doivent exclure toute vue sur les parties privatives, telles que les portes d’appartements. L’installation doit également respecter le Règlement Général sur la Protection des Données : affichage clair, durée de conservation limitée à un mois et un traitement sécurisé des données enregistrées.
Solutions légales pour surveiller sa location saisonnière
La télésurveillance IMA Protect : une sécurité conforme à la loi
Nous proposons une solution de télésurveillance active 24h/24 et 7j/7, opérée par des professionnels basés en France, qui réagissent en cas d’incident. En cas d’alerte, une levée de doute est effectuée à distance, pouvant conduire à une intervention ou un signalement aux forces de l’ordre.
Ce type de dispositif non intrusif permet d’opérer une surveillance sans pour autant porter atteinte à la vie privée des locataires. Ainsi, si cette solution de télésurveillance est couramment utilisée pour sécuriser une résidence secondaire, ou protéger son domicile lors des vacances, elle est également adaptée aux locations saisonnières.
Détecteurs et alarmes connectées
Les alarmes connectées vous alertent de la moindre intrusion. Elles peuvent notamment utiliser des détecteurs de mouvement placés dans des zones stratégiques comme les entrées ou les garages. De cette manière, elles permettent de sécuriser le logement tout en respectant la vie privée des locataires, puisqu’elles ne captent ni image ni son, contrairement aux détecteurs image.
Faciles à installer, ces systèmes s’adaptent ainsi parfaitement aux locations temporaires. En complément, les détecteurs de fumée, ou de monoxyde de carbone contribuent à prévenir les incidents domestiques tout en respectant la réglementation en vigueur.
Conseils pratiques pour optimiser la surveillance sans risque juridique
Il est obligatoire d’informer clairement les locataires des dispositifs de sécurité présents, dès l’annonce, ou lors des échanges. Les équipements doivent faire l’objet d’une signalisation visible afin d’éviter tout malentendu. Enfin, leur utilisation doit évidemment rester limitée aux zones autorisées.
Protéger efficacement sa location saisonnière : bonnes pratiques à adopter
Prévenir les risques sans surveillance invasive
Pour sécuriser une location saisonnière tout en respectant la vie privée des locataires, il est recommandé d’installer des détecteurs de mouvement à l’extérieur, en plus de l’intérieur de l’habitation. Ces dispositifs signalent toute activité suspecte sans enregistrer d’image ni de son, et permettent ainsi d’éviter que des cambrioleurs ne puissent venir faire un repérage.
Enfin, selon le régime légal français et les règles adoptées par Airbnb depuis 2024, il est formellement interdit d’installer un dispositif de surveillance captant du son ou des images à l’intérieur du logement.
Maintenir un climat de confiance avec les locataires
La communication joue un rôle essentiel dans la gestion d’une location saisonnière. Il est conseillé de détailler les règles de la maison, les équipements disponibles et les dispositifs de sécurité installés dans l’annonce ou le contrat de bail.
Avant l’arrivée des locataires, un message personnalisé peut aider à expliquer les mesures mises en place et répondre aux éventuelles questions. Être transparent sur la présence de caméras extérieures renforce le sentiment de sécurité et permet d’établir un contrat de confiance. Cette clarté contribue à instaurer une relation saine avec vos locataires.